L’art oratoire est l’art de la prise de parole en public, pour un public-cible, pour la presse ou pour le grand public. L’art oratoire vise à faire de vous un « porte-parole », c’est-à-dire vous prononcer au nom d’une entité physique ou morale, ou en votre propre nom, pour expliquer une cause, porter un sujet qui vous tient à coeur ou qui fait l’actualité et pour lequel vous allez devoir vous exprimer. La prise de parole en public implique d’être maître de son sujet, de l’avoir préparé et répété, d’adopter une posture charismatique, de ne pas être effrayé, d’avoir anticipé toutes les questions de l’auditoire pour y faire face, en restant maître de soi, mesuré et posé. L’art oratoire, c’est l’art d’être convaincu donc convaincant.
D’où vient l’art oratoire ?
L’art oratoire consiste à se familiariser avec un certain nombre de techniques et de principes pour devenir un orateur éloquent, un tribun rompu aux codes de la scène, à l’instar des acteurs de théâtre. L’art oratoire est décliné du théâtre de Jean Vilar, qui impliquait une verticalité pour un discours vivant et incarné, une manière de s’approprier l’espace scénique et d’y évoluer avec amplitude et souplesse, un phrasé lent et précis ponctué de traits d’humour et de respirations, une complicité avec son auditoire. C’est à vous de conduire le public vers le message que vous voulez lui adresser. Votre posture et votre message vont ensemble.
Qu’est-ce que l’art oratoire aujourd’hui ?
L’art oratoire n’a pas tant évolué depuis Jean Vilar et le théâtre. Il s’est transposé à tous les milieux : institutionnels, médiatiques, entrepreneuriaux. Il implique de se soucier du public auquel l’orateur, autrement dit vous, allez devoir vous adresser, afin de préparer votre sujet. Préparer un sujet nécessite de trouver le bon angle, l’accroche et le fil conducteur qui vont vous permettre d’embarquer un auditoire. Cela nécessite de vous documenter et de savoir vous positionner en avocat du diable pour en cerner toutes les dimensions. Il s’agit aussi de cerner, si possible, la place et le traitement qui seront accordés par les médias ou le public, à votre discours, pour en évaluer sa durée d’intervention et le degré d’informations que vous allez délivrer.
Quels sont les cinq axes majeurs pour pratiquer l’art oratoire ?
L’étape majeure consiste à préparer votre message. Cinq préceptes sont requis :
Simplifier votre discours. Informer, c’est choisir. N’oubliez pas que trop d’informations noie l’information. Ecrivez votre discours sur des fiches bristol, une technique éprouvée.
Inscrivez le coeur de votre message, étayez par des exemples précis, quelques chiffres significatifs. Soyez concrets. Le public, votre auditoire, doit se sentir concerné par votre propos, qui devient, par l’intermédiaire de votre oralité, le sien. Vous lui transmettez votre message.
Anticipez toutes les questions, en identifiant les « pourquoi » et les « comment » et, pour y répondre, raccrochez-vous à l’actualité, à des informations qui feront sens dans les esprits. Avant votre prise de parole, répétez votre discours et minutez-le.
Ecoutez-vous et réécoutez-vous jusqu’à ce parveniez à une maîtrise de votre propos. Vos fiches bristol ne seront plus que des supports-repères. Vous y aurez surligné les deux ou trois idées forces et les mots-clés.
Enfin, n’oubliez pas de vous positionner en expliquant un sujet. Il n’est pas question pour vous de chercher à justifier un sujet.
Les cinq règles d’or
Si vous deviez retenir cinq principes ? Cadrez votre sujet pour ne pas vous laisser emporter sur des terrains glissants. Si une question vous semble trop éloignée, recentrez pour demeurer dans votre cadre. Répondez aux journalistes ou au public, mais… n’oubliez jamais votre fil conducteur, l’ossature de votre propos. Laissez parler les faits : ils sont têtus ! Le public aime les discours pragmatiques qui répondent à des préoccupations qu’ils connaissent ou auxquelles ils vont pouvoir s’identifier. Ne soyez pas techniques, n’employez pas d’acronymes et autres sigles, demeurez clairs et précis, au moyen d’exemples « universels ». Enfin, demeurez synthétiques : vous vous adressez à un public qui ne maîtrise pas votre sujet et qui doit, après vous avoir écouté, être en capacité d’en écrire une synthèse sans dévoyer le sens.
Quelques conseils supplémentaires vous seront utiles :
Ne parasitez pas votre propos avec des adverbes ou des phrases périphériques qui donneraient l’impression que vous cherchez à vous dérober ou à gagner du temps par un manque de maîtrise de votre sujet. Oubliez les « tout simplement », « c’est très clair », « très franchement », « vous me demandez si… », « je vais vous répondre ». Oubliez également des phrases de contexte du type « éléments de langage » : « Sachez que notre institution met tout en oeuvre pour répondre à la demande… » ou « Dans le cadre de la nouvelle organisation que nous mettons en place… ». Ne pratiquez pas la langue de bois, mais allez droit au but, au moyen de phrases simples et directes.
Enfin, sachez gérer votre trac. Quelques exercices faciles à appliquer sont inhérents à la pratique de l’art oratoire : respirez par le ventre. Conservez les épaules basses pour libérer votre nuque et écartez vos pieds, pour davantage d’assise. Imaginez votre crâne relié au ciel par un fil, pour conserver cette verticalité rassurante. Parlez avec vos bras, vous racontez une histoire captivante et investissez l’espace !
Regardez votre auditoire en face et, si besoin, prenez appui dans le regard de l’un ou de l’autre des personnes du public, comme une ancre. N’oubliez pas, cependant, de balayer l’auditoire : vous vous adressez à chacun d’entre eux. En amont, projetez-vous et visualisez-vous en train de prendre la parole.
Le plus important : Soyez vous-même et surtout, faites-vous plaisir ! Ne vivez pas ce moment comme une épreuve. Le public ressentira votre état d’âme et s’y conformera. Si vous êtes nerveux ou agressif, ses questions le seront. Si vous êtes à l’aise et détendu, le public sera plus réceptif, conquis et acquis. Si une question vous dérange, n’hésitez pas à la reformuler. Cette astuce vous permet de gagner du temps, vous recentrer et vous raccrocher à votre fil rouge.
En conclusion
Pour respecter la pratique de l’art oratoire avec aisance, mettez-vous à la place de votre public. Ce que l’autre va retenir se résume en cinq points : que cherchez-vous à dire, que dites-vous, que va entendre votre auditoire, que va-t-il en comprendre, que va-t-il en restituer.
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Vous serez l’orateur que vous rêvez d’être devant un public conquis.
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